Togo/ Trafic de sang : Un hôpital de Datcha secoué par un scandale

Lomé Actu, 14 octobre 2024 – L’Observatoire pour la promotion de la santé en Afrique (OPS-Afrique) tire la sonnette d’alarme sur un cas inquiétant de trafic de sang à l’hôpital Saint Joseph de Datcha.

Dans une lettre adressée au ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, l’organisation révèle un réseau impliquant des membres du personnel exploitant des patients vulnérables, notamment des enfants, à des fins lucratives.

Cas choquant de surfacturation de transfusions sanguines

Le scandale a éclaté le 31 août 2024, lorsqu’un garçon de six ans admis pour anémie sévère a été victime d’exploitation à l’hôpital. D’abord adressé au CHR-Atakpamé, l’enfant a été redirigé vers le service de chirurgie par une infirmière, où il a reçu une transfusion sanguine. De manière choquante, les parents ont été invités à payer 15 000 francs CFA par poche de sang – une demande répétée trois fois, sans qu’aucun reçu ne soit délivré.

Ce prix dépassait de loin le tarif pédiatrique officiel de 3 500 francs CFA, ce qui a alerté la famille. Les enquêtes ont révélé que du sang pouvait être obtenu pour 6 000 francs CFA au CHR d’Atakpamé, ce qui révèle une inflation inquiétante des prix et des transactions illicites à l’hôpital Saint-Joseph.

Un réseau de trafic illicite de sang bien structuré

Selon les conclusions de l’OPS-Afrique, le trafic semble bien organisé, impliquant le personnel de l’hôpital, notamment un assistant de laboratoire. Cet assistant aurait stocké des poches de sang pour les revendre illégalement, au vu et au su de la direction de l’hôpital. Plus alarmant encore est l’affirmation selon laquelle du sang aurait été stocké au domicile de l’assistant à Avétè, une violation flagrante du Code de la santé publique, qui interdit strictement toute forme de trafic de produits sanguins.

Dans sa lettre, l’OPS-Afrique exhorte le ministre de la Santé à démanteler le réseau de trafic et à empêcher toute exploitation supplémentaire des personnes vulnérables. Elle appelle également le Centre national de transfusion sanguine à renforcer la surveillance pour mettre un terme à ces malversations.

Conséquences juridiques pour les trafiquants

Le trafic de sang est interdit par les articles 551 et 560 du Code de la santé publique, passibles de peines allant jusqu’à trois ans de prison et d’amendes allant de 500 000 à 5 millions de francs CFA. L’OPS-Afrique exige une application stricte de ces lois pour rétablir la confiance du public dans les établissements de santé.

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